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Le péché originel (6 & fin)

4. La restauration de l’ordre brisé. « L’homme sans Dieu ne peut pas se comprendre lui-même, et il ne peut pas non plus s’accomplir sans Dieu. Jésus-Christ est venu dans le monde avant tout pour rendre chacun de nous conscient de cela. Sans lui, cette dimension fondamentale de la vérité sur l’homme s’enfoncerait aisément dans l’obscurité » (Jean-Paul II, lettre Dilecti amici à tous les jeunes du monde, 31 mars 1985, n° 4). Dieu est de nouveau sorti à la rencontre de l’homme, en la personne de Jésus. Par sa mort sur la Croix et sa Résurrection, le Christ permet à l’homme de se réconcilier avec Dieu le Père, de retrouver sa condition d’enfant de Dieu et la possibilité d’accéder au ciel au terme de sa vie. Toutefois, cela dépend de la réponse libre de chacun à la grâce. Et cela demande de lutter contre le mal et de chercher à faire le bien, d’user de sa liberté, non contre Dieu, mais pour lui, car la vraie liberté consiste à choisir le bien et le Bien ultime qui est Dieu lui-même.
« Ignorer que l’homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l’éducation, de la politique, de l’action sociale et des mœurs » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 407). Cette affirmation devrait paraître une lapalissade, mais ne semble pas l’être cependant. Or, le monde « tout entier gît au pouvoir du mauvais » (1 Jean 5, 19), qui possède une certaine domination sur l’homme, sans toutefois détenir le pouvoir de le forcer à pécher : l’homme reste libre de ses actes. « Un dur combat contre les puissances des ténèbres passe à travers toute l’histoire des hommes ; commencé dès les origines, il durera, le Seigneur nous l’a dit, jusqu’au dernier jour. Engagé dans cette bataille, l’homme doit sans cesse combattre pour s’attacher au bien ; et non sans grands efforts, avec la grâce de Dieu, il parvient à réaliser son unité intérieure » (concile Vatican II, constitution pastorale Gaudium et spes, n° 37).
Le Christ est le nouvel Adam, « l’aîné d’une multitude de frères » (Romains 8, 29). « De même que par la désobéissance d’un seul homme [Adam] tous les autres ont été constitués pécheurs, pareillement aussi par l’obéissance d’un seul [le Christ] tous les autres sont constitués justes » (Romains 5, 19).
Par sa mort, le Christ offre la possibilité du rachat des péchés. Il institue des sacrements, qui sont les sources de la grâce et permettent d’appliquer les fruits de la Rédemption à chaque âme, une par une. Le péché originel est effacé au moment où un être humain reçoit le sacrement du baptême. Par le baptême « nous sommes libérés du péché [originel] et régénérés comme fils de Dieu [par l’adoption surnaturelle], nous devenons membres du Christ et nous sommes incorporés à l'Église et faits participants à sa mission » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1213).
Dieu n’a pas choisi la voie de la facilité. En acceptant de souffrir et de passer par la mort pour le rachat des péchés des hommes de tous les temps, il nous montre la vraie valeur de la souffrance et de la mort inhérentes à la condition humaine : elles sont à replacer dans le cadre de son Sacrifice, que la messe rend présent. Unies à ce Sacrifice, elles entrent dans les plans de la Rédemption et font partie des « offrandes spirituelles » que les hommes sont invités à offrir conjointement au pain et au vin que les paroles du prêtre — les paroles consécratoires — vont vraiment transformer en Corps et Sang du Christ.
Le péché reste un mystère, et un « mystère d’iniquité » (2 Thessaloniciens 2, 7), dit saint Paul. À ce mystère d’iniquité s’oppose le « mystère de la piété » (1 Timothée 3, 16), c’est-à-dire le mystère du Christ lui-même, « capable de pénétrer jusqu’aux racines cachées de notre iniquité, pour susciter dans l’âme un mouvement de conversion, pour la racheter et déployer ses voiles vers la réconciliation » (Jean-Paul II, exhortation apostolique Réconciliation et pénitence, n° 20).

En présence de ce Dieu qui n’a pas hésité à envoyer son Fils pour nous tirer d’affaire, nous sommes émerveillés. Il faut que Dieu nous aime et tienne à nous pour qu’il ait voulu payer le prix fort. Semblable comportement de la part de Dieu devrait être une invitation à nous comporter envers lui de façon responsable, c’est-à-dire à écouter sa voix. « N’endurcissez pas vos cœurs comme au jour de l’exaspération, au jour de la tentation dans le désert, quand vos pères me tentèrent et me mirent à l’épreuve, eux qui avaient vu mes œuvres » (Hébreux 3, 8). « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Hébreux 4, 7).

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