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Toponymes du Saint-Sépulcre

Parution du livre de Jean-Pierre de Gennes et de Dominique Le Tourneau,

Toponymes et vocables du Saint-Sépulcre. Notes pour servir à l'histoire des lieux et édifices dédiés en France au Saint-Sépulcre.

Cet ouvrage classe les toponymes et vocables par département : 63 sont concernés, ce qui est assez remarquable. La distribution de ces toponymes et vocables est empreinte cependant de forts déséquilibres. En effet, sur 156 notices, 31 d'entre elles sont situées dans la région Provence-Côte-d'Azur, 20 dans la région Midi-Pyrénées, 10 dans le Languedoc-Roussillon et 4 en Aquitaine, soit 64 notices, environ les deux cinquièmes du total.

Un ensemble de 156 notices avons-nous dit. Mais relatives à 236 toponymes et vocables distincts.

Tponymes et vocables du Saint-Sépulcre_.jpg

Les notices, quant à elles, sont classées par ordre alphabétique, ce qui facilite la consultation de l’ouvrage.

 

Qu’avons-nous retenu comme digne de figurer dans cette monographie, le comte de Gennes et moi-même ? Notre recension a porté sur :

 

1) les lieux ayant le nom de Saint-Sépulcre comme toponyme. Il s’agit non seulement de communes actuelles ou d’anciennes paroisses, mais aussi de terres, anciennes seigneuries ou lieux-dits. Nous avons également retenu, quoique ne portant pas le nom de Saint-Sépulcre, les biens ayant appartenu à l’église ou chapitre et à l’ordre canonial du Saint-Sépulcre de Jérusalem.

 

2) les églises, chapelles et monuments placés sous le vocable du Saint-Sépulcre, mais aussi : a) ceux qui, sous un autre patronage, ont fait partie des biens de l’église ou du chapitre et de l’ordre canonial du Saint-Sépulcre. b) ceux qui, sous un autre vocable, ont cependant été édifiés en souvenir d’un pèlerinage au Saint-Sépulcre. c) ceux dont l’aspect architectural a été conçu à l’imitation de l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem et du Tombeau du Christ.

 

3) les institutions, telles que prieurés, couvents de chanoinesses, hôpitaux et confréries placés sous le vocable du Saint-Sépulcre.

 

Vous vous rendez compte aussitôt que les mises au tombeau sont exclues de notre champ de recherche. Elles ont beau être qualifiées fréquemment de « sépulcre », voir de « saint-sépulcre », elles s’éloignent de la spiritualité propre au Saint-Sépulcre.

 

Madame Bresc-Bautier a soutenu à l’Ecole des Chartes une thèse sur Le Saint-Sépulcre de Jérusalem et l’Occident au Moyen Âge, à laquelle le comte de Gennes a eu accès et dont il s’est largement inspiré. Dans un article sur « Les imitations du Saint-Sépulcre de Jérusalem (IXe-XVe siècles). Archéologie d’une dévotion », Mme Bresc-Bautier explique qu’« une imitation de l’église de l’Anastasis à Jérusalem est d’abord et avant tout l’expression de la dévotion au Saint-Sépulcre de Jérusalem, c’est-à-dire à la relique terrestre du rocher de la Résurrection, situé au cœur d’une ville, Jérusalem. Précisons bien : il ne s’agit ni d’un culte à la Mort du Christ ou à sa Résurrection, ni d’une dévotion à la Jérusalem céleste, abstractions qui transcendent probablement la dévotion au Saint-Sépulcre, mais qui n’en sont pas à la base. Au contraire, c’est un culte bien concret à une relique, le Tombeau, ancré dans une ville, Jérusalem terrestre, qui se manifeste par des représentations matérielles, les copies ».

 

Il en va tout différemment des mises au tombeau. Elles reflètent une pensée nouvelle qui apparaît à la fin du XVe siècle et fleurit au XVIe siècle, comme une conséquence de la guerre de Cent Ans. Ce n’est plus dans la joie de la Résurrection, mais dans les souffrances de la Passion et de la mort du Christ que homme trouvent le reflet de leurs propres sentiments, notamment de leurs propre affliction.

 

Comme Mme Bresc-Bautier le relève encore, « l’image du Christ mort et de la déposition du corps torturé s’imposa. Le Sépulcre glorieux et le reposoir eucharistique s’effacent devant le roc douloureux. Le Saint-Sépulcre vénéré en Occident n’est plus celui de Jérusalem, mais un élément intemporel. Ce n’est plus la relique qui est honorée, mais le point culminant de la vie du Christ qu’une dévotion tragique et théâtrale représente sous forme de sculptures monumentales [… faisant] place à une dévotion plus abstraite et plus universelle qui privilégie la Passion et la fait revivre par une pratique nouvelle, le chemin de Croix ».

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