Jésus chez Simon le lépreux (3)
« Ce qu’elle pouvait faire, elle l’a fait : elle a, par avance, parfumé mon corps pour mon ensevelissement » (Marc 14, 8).
Jésus « nous apprend à tous par un tel langage que nous devons accueillir et favoriser une bien quelconque, n’importe quel en sera l’auteur, et tâcher de le conduire à la perfection, au lieu d’exiger qu’il soit parfait dès le principe. […] De même que, si quelqu’un eût posé la question avant l’acte de cette femme, il aurait déclaré que cela ne devait pas se faire ; de même, l’acte une fois accompli, il ne se propose qu’une chose ; de mettre cette femme à l’abri des pénibles récriminations de ses disciples, et de l’acheminer par ses encouragements vers un plus grand bien. Quand l’huile était déjà répandue, leur réprimande devenait intempestive. […] Il n’a pas voulu refroidir la piété de cette femme, et tout ce qu’il dit tend à l’encourager. Puis, comme il avait prononcé cette parole : ‘Elle l’a fait pour ma sépulture’, craignant de l’avoir jetée dans l’anxiété par cette image funèbre, en évoquant les idées de sépulture et de mort, voyez comment il la relève, en ajoutant : ‘Ce qu’elle a fait sera raconté dans le monde entier’. »
Saint Jean Chrysostome, Homélies sur saint Matthieu 80, 2.