Interprétant l’invocation de la Prière du Seigneur : « Notre Père qui est aux cieux », (saint Augustin) se demande : quel est ce ciel ? Où est-il ce ciel ? Et suit une réponse étonnante : « … qui est aux cieux – cela signifie : dans les saints et dans les justes. En effet, les cieux sont les corps les plus élevés de l’univers, mais, étant cependant des corps, qui ne peuvent exister sinon en un lieu. Si toutefois on croit que le lieu de Dieu est dans les cieux comme dans les parties les plus hautes du monde, alors les oiseaux seraient plus heureux que nous, parce qu’ils vivraient plus près de Dieu. Mais il n’est pas écrit : « Le Seigneur est proche de ceux qui habitent sur les hauteurs ou sur les montagnes », mais plutôt : « Le Seigneur est proche du cœur brisé » (Psaume 34 [33], 19), expression qui se réfère à l’humilité. Comme le pécheur est appelé « terre », ainsi, à l’inverse, le juste peut être appelé « ciel » (Serm. in monte II 5, 17). Le ciel n’appartient pas à la géographie de l’espace, mais à la géographie du cœur. Et le cœur de Dieu, dans cette Nuit très sainte, s’est penché jusque dans l’étable : l’humilité de Dieu est le ciel. Et si nous entrons dans cette humilité, alors, nous toucherons le ciel. Alors, la terre deviendra aussi nouvelle. Avec l’humilité des bergers, mettons-nous en route, en cette Nuit très sainte, vers l’Enfant dans l’étable ! Touchons l’humilité de Dieu, le cœur de Dieu ! Alors, sa joie nous touchera et elle rendra le monde plus lumineux.
Benoît XVI, Homélie, 25 décembre 2007.