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Le mal

Le mal n’est pas un être abstrait, une vue de l’esprit. Il n’est pas non plus localisable : « Le mal est ici, le mal est là. » Même si le mal peut être défini comme « l’absence de bien », il faut nous rendre compte qu’il est enraciné dans l’homme, dans le cœur de l’homme, comme conséquence du péché originel qui, même effacé par le sacrement du baptême, laisse subsister une inclination au mal, appelée « concupiscence » ou « foyer du péché ».
C’est pourquoi c’est d’abord en lui-même que l’homme doit combattre le mal. S’il s’attaque en lui aux causes du mal, il s’ensuivra que le mal régressera dans le monde. La vie morale est donc caractérisée par une certaine lutte. Cette lutte a au fond pour finalité de restaurer l’harmonie de la créature avec son Créateur et avec le monde qui l’environne, harmonie là aussi brisée par le péché originel. Et cette restauration suppose de revenir à un équilibre entre l’intelligence, la volonté et les passions, de sorte que la volonté et les passions ne s’imposent pas de façon désordonnée à l’intelligence. L’homme (et la femme, bien entendu) est ainsi appelé à développer en lui les vertus, c’est-à-dire les dispositions habituelles et fermes à bien agir, à rendre agissante la capacité faire le bien qui est inhérente à sa nature. Dans un sens négatif, cette lutte consiste aussi à se débarrasser peu à peu des défauts que nous avons, défauts qui sont à l’origine du mal que nous produisons en nous et autour de nous.
Cette lutte est appelée ascèse, du grec askêsis, « exercice », « effort ». C’est tout exercice spirituel tendant au perfectionnement de la personne. L’ascèse inclut les pénitences et privations recherchées pour un motif spirituel, afin de combattre la concupiscence présente dans l’homme, de progresser dans la vie intérieure, d’expier et réparer ses péchés et ceux d’autrui, d’appuyer toute œuvre d’apostolat et d’imiter le Christ qui « s’est dépouillé prenant la forme d’esclave [en] devenant semblable aux hommes » (Philippiens 2, 7).
« La paix est la conséquence de la guerre, de la lutte, de cette lutte ascétique, intime, que chaque chrétien doit soutenir contre tout ce qui, dans sa vie, ne vient pas de Dieu : contre l’orgueil, la sensualité, l’égoïsme, la superficialité, l’étroitesse de cœur. Il est inutile de réclamer à grands cris la tranquillité extérieure, si le calme fait défaut dans les consciences, au fond de l’âme, parce que c’est du cœur que procèdent mauvaises pensées, meurtres, adultères, débauches, faux témoignages, blasphèmes (Matthieu 15, 19) » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 73).
Cette ascèse permet à l’homme de parcourir progressivement les trois étapes de la vie intérieure que les auteurs spirituels appellent « voie purgative », « voie illuminative » et « voie unitive ».

(à suivre…)

Commentaires

  • Merci pour cet article. Veuillez croire, Monseigneur, en l'assurance de mes prières.

    bénédictus.

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