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Jean-Jacques Le Tourneau, mon père

Jean-Jacques LE TOURNEAU est né le 24 juin 1908, à Paris VIIème arrondissement. Il appartenait à une famille d’architectes de père en fils depuis avant la Révolution jusqu’à son père, Marcel Le Tourneau, architecte et archéologue (auparavant ils avaient surtout été maîtres charpentiers à Angers), originaire de Saint-Sylvain d’Anjou, qui s’était installée en 1846 à Paris, 27 rue de l’Université, où il est né. Sa mère, Marie Grouvelle (1883-1969) était elle-même fille d’Antoine Grouvelle (1843-1917), directeur général des manufactures des tabacs, président de la société entomologiste de France.
Parmi ses ancêtres figurent le chimiste Guillaume Rouelle (1703-1770, membre de l’Académie des sciences ; le chimiste Hilaire Rouelle (1718-1799) ;Jean d’Arcet (1725-1801), directeur de la Manufacture de Sèvres, membrée l’Académie des sciences ; Jean d’Arcet (1777-1844), membre de l’Académie des sciences ; l’écrivain et diplomate Philippe-Antoine Grouvelle (1758-1806).
Il a épousé le 3 avril 1934 Melle Geneviève Barbe-Abeille, dont il a eu sept enfants.
Il était ingénieur de l’école nationale des mines de Paris (promotion 1928) et licencié en Droit, lieutenant d’artillerie de montagne (sur le front des Alpes du Sud en 1939-1940).
Entré à Saint-Gobain en 1932, chef du service administratif puis des transports (1942-1948), adjoint au directeur du département des produits chimiques (1948-1955), il fonda en 1955 le service des accords techniques et des affaires extérieures en vue de procéder à des transferts de maîtrise industrielle, par des projets sains et profitables pour toutes les parties. Il réalisa dans cet esprit des complexes industriels dans le monde entier. Il fut le directeur de ce service des accords techniques et des affaires extérieures à Saint-Gobain puis, à la suite de fusions, à Péchiney-Saint-Gobain, enfin à Rhône-Poulenc jusqu’en 1973. Président (1973-1978) de la Compagnie pour la cession de licences par lui fondée (Cofral), puis président d’honneur. Il avait été administrateur de sociétés en Espagne, France, Grèce, Hollande, Inde, Italie, au Mexique et au Pakistan, conseiller du commerce extérieur et président de sa commission d’Europe méridionale (1967-1973).
Selon Jacques Hertz, son plus proche collaborateur pendant de nombreuses années, Jean-Jacques Le Tourneau « était un homme brillant, non conformiste, enthousiaste, ouvert aux autres, entreprenant, parfois aux limites de ce qui était possible. Il ne s'est pas soumis aux normes de la réussite. Dans de nombreux pays, il a fait rayonner l'éclat de notre créativité, de notre humanisme et de notre foi dans une solidarité universelle : l’Italie, la Grèce, l’Afrique du Sud, le Maroc, l'Algérie, l’Union Soviétique, le Canada, le Liban, la Jordanie, le Pakistan, la Finlande, la Grande-Bretagne, la Yougoslavie et d'autres pays encore ont été marqués de son empreinte ». Il ajoute qu’avec « l'appui sans faille de la Compagnie de Saint-Gobain, puis dans le cadre d'une entreprise créée de toutes pièces, J.J. Le Tourneau et l'équipe qui lui a été fidèle, ont mis en oeuvre dès les années 1950 la pratique la plus nécessaire à notre temps, le PARTAGE : partage du savoir, partage de la technique, partage du management, partage des marchés, partage de la formation, partage des risques. Il fallait un esprit de grande classe pour convaincre les pouvoirs de faire dans leurs stratégies une place pour le service des autres et pour faire passer sur leurs entreprises ce souffle vivifiant. Les nombreux ingénieurs, techniciens, financiers, juristes et commerçants auxquels J.J. Le Tourneau a ouvert de nombreux horizons lui en sont toujours reconnaissants. Ils lui doivent une bonne part de leur épanouissement personnel. Ils ne l'oublieront pas. »
Jean-Jacques Le Tourneau a été administrateur de la Caisse centrale d’allocations familiales de la région parisienne (1946-1954), membre de la commission administrative de l’URSSAF de la région parisienne (1948-1954) et président de la commission de contrôle de l’URSSAF (1952-1954).
Il fut également membre fondateur de la Confédération générale des cadres (CGC), de la Fédération nationale des cadres des industries chimiques et du Syndicat des cadres des industries chimiques. Membre du comité directeur et de la commission de doctrine de la CGC (1945-1954), secrétaire général du Syndicat des cadres de la chimie (1950-1954), membre d’honneur du comité confédéral et du comité directeur de la CGC (à partir de 1954). À l’époque où Jean-Jacques Le Tourneau était à la CGC, celle-ci avait la culture de propositions constructives et la recherche de l’intérêt général.
Il milita toujours pour une réelle participation (et pas simplement pour l’intéressement des salariés). Auteur de nombreux articles économiques publiés dans Le Creuset, Cadres de France, Le Creuset-La Voix des cadres, Le Bulletin du Syndicat national des cadres de la chimie. Professeur à l’Essec (1973-1977). Il était Chevalier de la Légion d’honneur.

Commentaires

  • Voilà un bel hommage! Honorer les parents! Merci du bel exemple, ce n'est pas si facile de parler avec autant de liberté des siens. Quel enseignement en retirer?

  • Au minimum, qu'il convient de s'efforcer de son mieux devivre le quatrième commandement de Dieu…

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