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Regard de Jésus à Marie-Madeleine

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Un groupe bruyant et gesticulant s’avance :
C’est une femme, par les cheveux empoignée.
Il y a eu offense, qui réclame vengeance,
Comme les pharisiens se sont imaginé :
« Elle a été surprise en flagrant adultère.
Notre Loi nous fait un devoir de lapider
Ce genre de femme. Toi, quelle est ton idée ?
Devons-nous la mettre à mort, ou vas-tu te taire ? »
Il ne se taira pas, mais sans lever les yeux
Il lance une réponse qui est déconcertante
Dont il a le secret : « Que celui que ne hante
Aucun péché et qui se juge religieux
Lui jette la première de ces pierres mortelles. »
La masse des délits passés les écartèle.
Ils se retirent alors, les plus vieux en premier.
De la faute ils avaient été de fins limiers…
Il subsiste en eux un semblant de dignité :
Se détournant de la pécheresse, ils partent
Déçus, démasqués dans leur inhumanité
Et laissent seule avec Jésus la sœur de Marthe.

* * *

Elle avait aussi un frère, nommé Lazare.
Ils habitaient un bourg, du nom de Béthanie,
Située sur le chemin que, comme par hasard,
Jésus suivait pour se rendre à Gethsémani.
Or, les deux sœurs prévinrent le Seigneur que leur frère
Était tombé malade gravement. Mais lui
Fit semblant de ne pas avoir été instruit,
De mésestimer une optique funéraire.
Quand il se décida à gagner Béthanie,
Son ami était mort depuis bien quatre jours.
« Tu pouvais empêcher une telle avanie
Si tu avais voulu avancer ton séjour
Parmi nous, et mon frère n’aurait pas été mort »,
Lui dit Marie en pleurs, prosternée à ses pieds.
— La foule des amis était là à l’épier.
Voyant ce regard de souffrance qui l’implore,
Jésus fut à son tour gagné par l’émotion.
Il s’enquit : « Où l’avez-vous mis ? » On répondit :
« Seigneur, viens voir. » À ces simples mots, il fondit
En larmes. « Il avait une vraie dévotion
Pour ce Lazare », dirent ceux qui étaient présents.
« Que n’a-t-il usé de son pouvoir bienfaisant
Pour lui épargner la mort et nous le laisser ?
Mais voyez comme son cœur d’amour est blessé. »
Une fois face au caveau, le Maître s’écria :
« Lazare, sors. » Les anges entonnent le Gloria
Et Lazare s’avance, pleinement entouré
De bandages. « Déliez-le, et qu’il soit libéré. »

* * *
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Le lendemain de la Pâque, Marie se rend
Au tombeau, escortée des autres saintes femmes,
Elle porte un flacon de parfums enivrants,
Pour finir d’embaumer Jésus après le drame.
Elle se penche, tout en pleurant, dans la tombe,
Et voit deux anges en blanc qui étaient assis,
Et s’adressent à elle sur un ton adouci :
« Ô femme, qui cherches-tu dans ces catacombes ? »
« On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais
Où on l’a placé. » Puis, sentant une présence,
Elle se retourna et perçut à distance
Un homme qui pourrait parler du trépassé,
Car elle pensait que c’était le jardinier.
« Femme, pourquoi es-tu en pleurs ? » demanda-t-il.
« Si c’est toi, où as-tu caché le crucifié ? »
« Myriam ! » Le ton de la voix est chaud et subtil.
Marie capte alors le regard et reconnaît
Celui qu’elle cherchait éplorée. « Rabbouni ! »
La voilà qui s’en trouve aussitôt rajeunie.
« Ne me touche pas, bien que tu sois passionnée,
Je ne suis pas encore remonté vers mon Père,
Mais vas porter la bonne nouvelle à tous mes frères,
Et dis-leur que je vais remonter vers mon Père
Et votre Père, et que j’ai délaissé l’ossuaire. »

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