Bertrand GALIMARD FLAVIGNY, Histoire de l’Ordre de Malte, Paris, Perrin, 2006, 365 pages
L’auteur, écrivain et critique au Figaro, a publié de nombreux ouvrages sur l’histoire des livres, les ordres de chevalerie et des carnets de voyage. Ce nouvel ouvrage sur l’Ordre souverain et hospitalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, de Rhodes et de Malte, plus connu sous le nom d’Ordre de Malte, est original en ce sens qu’il aborde pour la première fois l’histoire des chevaliers de Malte de façon thématique et chronologique, des origines à nos jours. En effet, les quatorze chapitres traitent successivement de la fondation, un modèle d’organisation, un royaume en Orient, « nos seigneurs, les malades », les biens des Templiers, Rhodes, nouveau bastion de la Chrétienté, saintes et dames, les galères de la Religion, menaces sur Malte, la première école navale de l’Europe, prouesses de l’art, une médecine inventive, des hommes de leur temps, un retour aux origines. Un chapitre supplémentaire présente l’action présente de l’Ordre « au service des malades et des déshérités ».
Le reste de l’ouvrage, à partir de la p. 285, est une sériée dix-huit annexes, généralement brèves, sur des sujets très variés et parfois inattendus, qui viennent compléter la vision de l’Ordre : les classes de chevaliers, les costumes, les insignes, le système monétaire, le système philatélique, les ordres frères, les grands prieurés et anciens bailliages, les charges anciennes, les prieurés de dames, les dames chanoinesses de Malte, les bienheureux et les saints dans l’Église, les saintes, les grand-maîtres de l’Ordre de Malte, l’Ordre aujourd’hui, le chevalier et le dragon, sarcophages de grands maîtres au musée de Cluny, le Chevalier de Malte dans la littérature, la musique et à l’écran, chronologie. S’y ajoutent une bibliographie commentée plutôt détaillée et un index des noms propres cités. Ce parti pris astucieux des annexes permet de ne pas alourdir l’exposé historique par des considérations, certainement dignes d’être prises en compte, mais qui auraient été autant de digressions un peu difficiles à suivre.
Cette brève présentation de l’ouvrage de Bertrand Galimard Flavigny suffit à en montrer la richesse, l’érudition et donc l’intérêt. Il montre bien que l’Ordre de Malte, bien que placé sous l’autorité d’un prince et grand maître, un religieux qui a rang cardinalice dans l’Église, n’est pas une réminiscence du passé, mais une institution bien actuelle dont les onze mille membres présents dans le monde entier, au travers des œuvres hospitalières, remplissent des missions de solidarité dans le monde, et se manifestent avec efficacité lors de catastrophes humanitaires.