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Liberté, liberté chérie… (6)

Liberté et libertinage

« Lorsqu'on respire une atmosphère de liberté, on comprend que mal agir n'est pas une libération mais un esclavage » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 37). Comme le prêchait le saint évêque d'Hippone, privée du secours de la grâce divine, notre volonté libre ne pourra rien faire de bien. « On l'appelle libre, mais en agissant mal, elle devient mauvaise servante. Et quand je te dis que sans l'aide divine tu ne peux rien faire, j'entends rien de bon, car pour mal faire, ta volonté libre en est toujours capable sans le secours de Dieu, bien qu'elle ne jouisse plus alors de la vraie liberté : « car on est esclave de celui par qui on s'est laissé vaincre » (Psaume 2, 19). « Et si le Fils de Dieu vous délivre, alors vous serez vraiment libres » (Jean 8, 34-36) » (St Augustin, Sermo 156 12).
Ce qui enchaîne l'homme et le taraude au plus secret de lui-même, ce sont les mille et un plaisirs de ce monde non orientés vers sa fin ultime, les ambitions mesquines, le « nombrilisme » maladif, la perception de l'homme comme « un loup pour l'homme » et la « lutte des classes » qui en est le corollaire ; c'est la chimère d'une liberté illimitée qui s'avère n'être que le passage sous la coupe de multiples contraintes : la contrainte des sens et des instincts, la contrainte de la situation, la contrainte de l'information et des différents moyens de communication, la contrainte de la manière courante de penser, d'évaluer, de se comporter, « en passant sous silence la question fondamentale de savoir si cela est bien ou mal, digne ou indigne » (Jean-Paul II, Homélie aux étudiants de Rome, 26 mars 1981). « Je te conseille d'être parcimonieux vis-à-vis de toi-même et très généreux envers les autres ; évite les dépenses superflues, par luxe, caprice, vanité, commodité... ; ne te crée pas de besoins » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 123). Mais comment vivre détaché des contingences sans s'identifier à la Volonté de Dieu ? Comment accéder à cette identification sans connaître et suivre la loi naturelle ? Comment la suivre sans lutte, sans effort ascétique ? Dans ce combat chrétien, l'homme « se sent doué d'une merveilleuse vigueur de l'esprit » (Ibid., n° 38), parce qu'il est confiant dans le secours divin. En ceci, comme dans le reste de sa vie, il avance au pas de Dieu, dans une union toujours accrue à l'Amour ineffable. L'homme vraiment homme « sait se passer de ce qui nuit à son âme, et il se rend compte que son sacrifice n'est qu'apparent : parce qu'en vivant de la sorte — avec le sens du sacrifice — il se délivre de beaucoup d'esclavages et il parvient, dans l'intimité de son cœur, à savourer tout l'amour de Dieu » (Ibid., n° 84).
C'est de toutes ses forces que le fondateur de l’Opus Dei proclame, aime et défend cette liberté de l'homme, de la liberté tout court, de la liberté sans additif, car, pour lui, tout comme les hommes sont tous appelés à la même et unique sainteté, il n'existe qu'une seule et même liberté, la liberté des enfants de Dieu. Par conséquent, s'écarter de la voie choisie, être inconstant, pire infidèle, ne pas remplir ses obligations ni faire valoir ses droits de fidèles du Christ (cf. D. Le Tourneau, « Le sacerdoce commun et son incidence sur les droits et les devoirs des fidèles en général et des laïcs en particulier », Revue de Droit Canonique 39 [1989]), n'est qu'une liberté « dépourvue de tout but, de toute forme objective, de toute loi, de toute responsabilité. En un mot, le libertinage » (st Josémaria, Amis de Dieu, n° 32), c'est-à-dire asservissement à ses propres vices, assujettissement des autres à notre dérèglement intérieur. « Il faut tuer en soi le colonel », disait Alain, propos qui trouve sa réplique chez Monseigneur Escriva, quand il affirme que nous portons tous en nous un tyran qu'il faut savoir juguler. « Il est nécessaire de faire obstacle avec courage à ces « libertés de perdition », filles du libertinage, petites-filles des passions mauvaises, arrières-petites-filles du péché originel... ; comme on le voit, elles descendent du diable en ligne directe » (saint Josémaria, Forge, n° 720) et ne sont qu'un néant de liberté. Alors que le Royaume du Christ est un royaume de liberté. Il ne renferme que « des esclaves qui se sont enchaînés, librement, par amour de Dieu. Servitude bénie ! Servitude qui nous libère ! Sans la liberté, nous ne pouvons pas répondre à la grâce ; sans la liberté nous ne pouvons pas nous donner librement au Seigneur pour le plus surnaturel des motifs : parce que nous en avons envie » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 184).

(à suivre…)

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