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bible - Page 2

  • Les différences entre les Évangiles canoniques et les évangiles apocryphes

    La première différence que nous pouvons constater, étant donné que le fait que les Évangiles canoniques sont inspirés par Dieu n’est pas vérifiable, est de type externe aux Évangiles eux-mêmes : les Évangiles canoniques appartiennent au canon biblique, pas les évangiles apocryphes. Cela veut dire que les Évangiles canoniques ont été reçus comme une tradition authentique (lire la suite)

  • La crédibilitéde la Bible

    Les livres de la Sainte Écriture enseignent fermement, avec fidélité et sans erreur, la vérité dont Dieu a voulu qu’elle soit consignée par écrit pour notre salut. Elles parlent donc de faits réels.
    Mais les faits peuvent être exprimés en vérité en ayant recours à des genres littéraires différents, et chaque genre littéraire a son style propre pour raconter les choses. Par exemple, (lire la suite)

  • Les dispositions face à la vérité

    Ils ont dit : « Venez, projetons des projets contre Jérémie ; car la doctrine ne fera pas défaut au prêtre, ni le conseil au sage, ni le discours au prophète. Venez, frappons-le à la langue, et ne prêtons pas l’oreille à tous ses discours. » Prête-moi l’oreille, Yahvé, et entends les propos de mes adversaires ! Le mal sera-t-il rendu pour le bien ? » (Jérémie 18, 18-20).
    Outre que ces propos peuvent être compris comme (lire lasuite)

  • Les différences entre les Évangiles canoniques et les évangiles apocryphes

    La première différence que nous pouvons constater, étant donné que le fait que les Évangiles canoniques sont inspirés par Dieu n’est pas vérifiable, est de type externe aux Évangiles eux-mêmes : les Évangiles canoniques appartiennent au canon biblique, pas les évangiles apocryphes. Cela veut dire que les Évangiles canoniques ont été reçus comme une tradition authentique des apôtres par les Églises d’Orient et d’Occident dès la génération qui a suivi immédiatement celle des apôtres, tandis que les évangiles apocryphes, même si certains d’entre eux ont été utilisés de façon sporadique dans l’une ou l’autre communauté, ne sont pas parvenus à s’imposer ni à être reconnus par l’Église universelle. Une des raisons importantes de cette sélection, vérifiable par la science historique, est que les Évangiles canoniques ont été écrits à l’époque apostolique, comprise au sens large, c’est-à-dire tant que les apôtres ou leurs disciples vivaient. C’est ce qui peut se déduire des citations que font les auteurs chrétiens de la génération suivante et du fait que vers l’année 140 ait été composée une harmonisation des Évangiles à partir de données des quatre Évangiles qui sont devenus canoniques (Tatien). Les références aux évangiles apocryphes, en revanche, sont postérieures, de la fin du IIème siècle. D’autre part, les papyrus que l’on a trouvés avec un texte similaire à celui des évangiles, certains du milieu du IIème siècle, sont très fragmentaire, ce qui montre que les ouvrages qu’ils représentent n’étaient pas estimés au point d’être transmis avec soin aux générations suivantes.
    Au sujet des évangiles apocryphes que l’on conserve ou qui ont été découverts récemment, il faut dire que leurs différences par rapport aux Évangiles canoniques sont très importantes aussi bien quant à la forme que quant au contenu. Ceux qui ont été conservés au long de l’époque patristique et de l’époque médiévale sont des récits à caractère légendaire et remplis de fantaisies. Ils viennent satisfaire la piété populaire en racontant en détail tous les moments que les Évangiles canoniques ne racontent pas ou exposent de manière succincte. Ils sont en général en accord avec la doctrine de l’Église et apportent des récits sur la naissance de la Vierge de saint Joachim et de sainte Anne (naissance de Marie), la façon dont une sage-femme a vérifié la virginité de Marie (protévangile de Jacques), des miracles que faisait Jésus enfant (évangile du pseudo-Thomas), etc. Très différents sont les évangiles apocryphes provenant de Nag Hammad (Égypte) qui présentent un caractère hérétique gnostique. Ils ont la forme de dires secrets de Jésus (évangile copte de Thomas) ou de révélations du Seigneur ressuscité expliquant les origines du monde matériel (apocryphe de Jean), ou l’ascension d’une âme (évangile de Marie [Madeleine]), ou sont un lourd recueil de pensées provenant peut-être d’homélies ou de catéchèses (évangile de Philippe). Même si certains d’entre eux peuvent être très anciens, peut-être du IIème siècle, la différence avec les Évangiles canoniques s’impose immédiatement.

    Gonzalo Aranda, professeur de la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site

  • La crédibilité historique de la Bible

    Les livres de la Sainte Écriture enseignent fermement, avec fidélité et sans erreur, la vérité dont Dieu a voulu qu’elle soit consignée par écrit pour notre salut. Elles parlent donc de faits réels.
    Mais les faits peuvent être exprimés en vérité en ayant recours à des genres littéraires différents, et chaque genre littéraire a son style propre pour raconter les choses. Par exemple, quand il est dit dans les psaumes que « les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament fait connaître l’œuvre de ses mains » (Psaume 19, 2), on ne prétend pas affirmer que les cieux prononcent des mots ni que Dieu ait des mains, mais l’on exprime le fait réel que la nature rend témoignage de Dieu, car il est son créateur.
    L’histoire est un gente littéraire qui a de nos jours des caractéristiques particulières qui différente celles qu’il avait dans les littératures du Proche-Orient, et même de l’Antiquité gréco-romaine, pour raconter les événements. Tous les livres de la Bible, aussi bien de l’Ancien que du Nouveau Testament, ont été écrits entre deux et trois mille ans, moyennant quoi les qualifier d’« historiques » au sens que nous donnons de nos jours à ce mot serait un anachronisme, étant donnés qu’ils n’ont pas été pensés ni écrits avec les schémas conceptuels actuellement en usage.
    Néanmoins, le fait que nous ne puissions pas les qualifier d’« historiques » au sens actuel du mot ne veut pas dire qu’ils transmettent des informations ou des notions fausses ou trompeuses et, par conséquent, qu’ils ne sont pas crédibles. Ils transmettent des vérités et font référence à des faits qui se sont réellement produits dans le temps et dans le monde dans lequel nous vivons, racontés selon des façons de parler et de s’exprimer distinctes, mais également valides.
    Ces livres n’ont pas été écrits pour satisfaire notre curiosité au sujet de détails sans importance pour le message qu’ils transmettent, comme ce que mangeaient les personnages dont il est question, comment ils s’habillaient ou quels étaient leurs goûts. Ce qu’ils offrent, c’est surtout une appréciation des faits du point de vue de la foi d’Israël et de la foi chrétienne.
    Les textes bibliques permettent de connaître ce qui s’est produit mieux que ce que les témoins directs des événements en ont perçu, étant donné qu’ils ne pouvaient pas disposer de toutes les données nécessaires pour apprécier ce dont ils étaient témoins dans toute sa portée. Par exemple, quelqu’un qui serait passé à côté du Golgotha le jour de la crucifixion de Jésus se serait rendu compte que les Romains étaient en train d’exécuter un condamné à mort, mais le lecteur des Évangiles, en plus de cette réalité, sait que ce crucifié est le Messie et qu’à ce moment précis la rédemption de tout le genre humain s’accomplit.

    Francisco Varo, doyen de la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Qu’apportent les manuscrits de Qumran ?


    En 1947, dans le Wadi Qumran, près de la mer Morte, furent découvertes dans onze grottes des vases en argile qui contenaient un bon nombre de documents écrits en hébreu, en araméen et en grec. On sait qu’ils furent rédigés entre le IIème siècle avant Jésus-Christ et l’année 70 après Jésus-Christ, année de la destruction de Jérusalem.
    On a recomposé environ 800 écrits à partir des milliers de fragments, étant donné que très peu de documents nous sont parvenus complets. On y trouve des fragments de tous les livres de l’Ancien Testament, à l’exception d’Esther, de beaucoup de livres juifs non canoniques déjà connus et d’autres jusqu’alors méconnus, ainsi qu’un bon nombre d’écrits propres à la secte des Esséniens qui s’étaient retirés au désert.

    Les documents les plus importants sont sans aucun doute les textes de la Bible. Jusqu’à la découverte des « textes de Qumran », les manuscrits en hébreu les plus anciens que nous possédions dataient des IXème-Xème siècles après Jésus-Christ, ce qui laissait supposer qu’ils avaient subi des mutilations, ajouts et modifications de mots ou de phrases difficiles des originaux. Avec les nouvelles découvertes, on a pu constater que les textes trouvés coïncident avec les textes médiévaux, bien qu’ils leur soient antérieurs de près de mille ans et que les quelques variantes présentes coïncident en grande partie avec certaines de celles qui se trouvent déjà dans la version grecque des Septante ou dans le Pentateuque samaritain. Beaucoup d’autres documents ont contribué à démontrer qu’il existait une façon d’interpréter les Écritures différente de celle qui était habituelle parmi les saducéens et les pharisiens.
    Aucun texte du Nouveau Testament et aucun écrit chrétien ne figurent dans les textes de Qumran. À un moment donné, on a discuté pour savoir si quelques mots écrits en grec sur deux petits fragments de papyrus trouvés à Qumran appartenaient au Nouveau Testament, mais il ne semble pas que ce soit le cas. En dehors de cela, aucun autre document chrétien ne se trouvait dans ces grottes.
    Il ne semble pas davantage que l’on puisse trouver une influence des textes juifs de Qumran sur le Nouveau Testament. De nos jours, les spécialistes sont d’accord pour dire que dans le domaine doctrinal Qumran n’a nullement influencé les origines du christianisme, car le groupe de la mer Morte était une secte, minoritaire et vivant à l’écart de la société, alors que Jésus et les premiers chrétiens ont vécu immergés dans la société juive de leur temps et ont dialogué avec elle. Les documents ont servi uniquement à éclairer certains termes ou expressions habituels à cette époque et qui sont difficiles à comprendre de nos jours, et à mieux comprendre le milieu juif si pluraliste dans lequel le christianisme est né.
    Dans la première moitié des années quatre-vingt-dix, deux formidables mythes se sont propagés, qui sont très affaiblis de nos jours. Le premier est que les manuscrits comportaient des doctrines qui contredisaient ou le judaïsme ou le christianisme et que, par suite, le grand Rabbinat et le Vatican s’étaient mis d’accord pour en empêcher la publication. Or, tous les documents sont aujourd’hui publiés et il est évident que les difficultés de publication n’étaient pas d’ordre religieux, mais d’ordre scientifique. Le second mythe est plus sérieux, car il se présente avec une prétention scientifique : une professeur de Sydney, Barbara Thiering, et un professeur de la State University de Californie, Robert Eisenman,, ont publié plusieurs ouvrages dans lesquels ils comparent les documents de Qumran avec le Nouveau Testament et concluent que les deux sont écrits en langage codé, qu’ils ne disent pas ce qu’ils disent, mais qu’il faut en découvrir le sens secret. Ils suggèrent que le Maître de justice, fondateur du groupe de Qumran, aurait été Jean-Baptiste et son adversaire Jésus (selon B. Thiering) ou que le Maître de Justice aurait été Jacques et son adversaire Paul. Ils se fondent sur le fait que certains personnages sont mentionnés en des termes dont la signification nous échappe, tels que Maître de Justice, Prêtre impie, le Menteur, le Lion furieux, les chercheurs d’interprétations faciles, les fils de la lumière et les fils des ténèbres, la maison de l’abomination, etc. Actuellement, aucun spécialiste n’admet ces affirmations. Si nous méconnaissons la portée de cette terminologie, ce n’est pas parce qu’elle contient des doctrines ésotériques. Il est évident que les contemporains de la secte de Qumran étaient familiarisés avec ces expressions et que les documents de la mer Morte, s’ils contiennent des doctrines et des normes différentes de celles que le judaïsme officiel défendait, n’ont aucune clé secrète et ne cachent pas de théories inavouables.

    Santiago Ausín, professeur à la faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Comment les Évangiles ont-ils été écrits ?


    L’Église affirme sans hésiter que les quatre Évangiles canoniques « transmettent fidèlement ce que Jésus, le Fils de Dieu, vivant parmi les hommes, a fait et enseigné » (concile Vatican II, constitution dogmatique Dei Verbum, « la parole de Dieu », n° 19). Ces quatre Évangiles « ont une origine apostolique. Ce que les apôtres, en effet, sur l’ordre du Christ, ont prêché, par la suite eux-mêmes et des hommes de leur entourage nous l’ont, sous l’inspiration divine de l’Esprit, transmis dans des écrits » (Ibid.). Les écrivains chrétiens de l’Antiquité ont expliqué comment les évangélistes ont réalisé ce travail. Saint Irénée, par exemple, dit que « Matthieu a publié parmi les Hébreux dans leur propre langue une forme écrite d’Évangile, tandis que Pierre et Paul à Rome annonçaient l’Évangile et fondaient l’Église. C’est après leur départ que Marc, le disciple et l’interprète de Pierre, nous a transmis aussi par écrit ce que Pierre avait prêché. Luc, compagnon de Paul, a consigné aussi dans un livre ce que ce dernier avait prêché. Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, celui qui avait reposé sur sa poitrine (Jean 13, 23), a publié aussi l’Évangile tandis qu’il habitait Éphèse » (Contre les hérétiques III, 1, 1). Des commentaires très semblables se trouvent chez Papias de Hiérapolis ou Clément d’Alexandrie (voir Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique 3, 39, 15 ; 6, 14, 5-7) : les Évangiles ont été écrits par les apôtres (Matthieu et Jean) ou par des disciples des apôtres (Marc et Luc), mais toujours en recueillant la prédication de l’Évangile par les apôtres.
    L’exégèse moderne, après une étude très attentive des textes évangéliques, a expliqué en détail ce processus de composition. Le Seigneur Jésus n’a pas envoyé ses disciples écrire mais prêcher l’Évangile. C’est ce que les apôtres et la communauté apostolique ont fait et, pour faciliter la tâche d’évangélisation, ils ont mis par écrit une partie de cet enseignement. Enfin, au moment où les apôtres et ceux de leur génération étaient en train de disparaître, « les auteurs sacrés composèrent les quatre Évangiles, choisissant certains des nombreux éléments transmis soit oralement soit déjà par écrit, rédigeant un résumé des autres, ou les expliquant en fonction de la situation des Églises » (Dei Verbum, n° 19).
    Par conséquent, on peut en conclure que les quatre Évangiles sont fidèles à la prédication des apôtres sur Jésus et que la prédication des apôtres sur Jésus est fidèle à ce que Jésus a fait et dit. Par là nous pouvons dire que les Évangiles sont fidèles à Jésus. De fait, les noms que les auteurs anciens donnent à ces textes — « Souvenirs des apôtres », « Commentaires, Paroles sur (du) le Seigneur » (voir saint Justin, Apologie 1, 66) ; Dialogue avec Triphon 100) — vont dans ce sens. Avec les écrits évangéliques, nous avons accès à ce que les apôtres prêchaient au sujet de Jésus.

    Vicente Balaguer, professeur à la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Qui étaient les évangélistes ?

    Ce qui est important dans les Évangiles, c’est qu’ils nous transmettent la prédication des apôtres et que les évangélistes ont été des apôtres ou des hommes apostoliques (voir concile Vatican II, constitution dogmatique Dei Verbum, « la Parole de Dieu », n° 19). Ceci est conforme à la tradition : les auteurs des Évangiles sont Matthieu, Jean, Luc et Marc. Les deux premiers figurent dans la liste des apôtres (Matthieu 10, 2-4 et passages parallèles) et les deux autres sont des disciples respectivement de saint Paul et de saint Pierre. Lorsqu’elle fait l’analyse critique de cette tradition, la recherche moderne ne voit pas de gros inconvénients attribuer à Marc et à Luc leur Évangile. En revanche, elle analyse avec un œil plus critique l’autorité de Matthieu et de Jean. Elle affirme d’ordinaire que cette attribution met en évidence la tradition apostolique d’où ces écrits proviennent, non que les auteurs en question aient eux-mêmes écrit ces textes.
    Ce qui compte, ce n’est donc pas la personne concrète qui écrit l’Évangile, mais l’autorité apostolique qui se trouvait derrière chacune d’elles. Au milieu du IIème siècle, saint Justin parle des « mémoires des apôtres ou évangiles » (Apología, 1,66, 3) qu’on lisait pendant la réunion liturgique. Ce qui laisse entendre deux choses : l’origine apostolique de ces écrits et le fait qu’on les recueillait pour les lires en public. Un peu plus tard, toujours au IIème siècle, d’autres auteurs disent que les Évangiles apostoliques sont au nombre de quatre et de quatre seulement. Origène, par exemple, écrit : « L’Église a quatre Évangiles, les hérétiques un très grand nombre, parmi lesquels un qui a été écrit selon les Égyptiens, un autre selon les douze apôtres. Basilide a osé écrire un évangile et lui donner son nom (...). Je connais un évangile appelé selon Thomas et un autre selon Matthias ; et nous en lisons beaucoup d’autres » (Hom. I in Luc., PG 13,1802). Nous trouvons des expressions semblables chez saint Irénée, qui ajoute en outre : « Le Verbe artisan de l’univers, qui est assis au-dessus des chérubins et qui maintient tout, une fois manifesté aux hommes, nous a donné l’Évangile à quatre formes, Évangile qui est cependant maintenu par un seul Esprit » (Contre les hérésies, 3, 2, 8-9). Cette expression — Évangile à quatre formes — met en évidence quelque chose d’important, à savoir que l’Évangile est un, mais sa forme quadruple. La même idée est exprimée par le titre des Évangiles : leurs auteurs ne sont pas indiqués, comme d’autres auteurs de l’époque, par le génitif d’origine (« Évangile de… »), mais par le mot kata (« Évangile selon… »). On indique de cette façon que l’Évangile est unique, celui de Jésus-Christ, mais qu’il en est donné témoignage de quatre façons qui proviennent des apôtres et des disciples des apôtres. C’est la pluralité dans l’unité qui est ainsi soulignée.

    Vicente Balaguer, professeur à la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • Évangiles canoniques et évangiles apocryphes

    Les Évangiles canoniques sont ceux que l’Église a reconnus comme transmettant de façon authentique la tradition apostolique et comme étant inspirés par Dieu. Ils sont au nombre de quatre et de quatre seulement : Matthieu, Marc, Luc et Jean. C’est ce que propose expressément saint Irénée de Lyon, à la fin du IIème siècle (Adversus hæreses 3, 11, 8-9) et ce que l’Église a maintenu constamment, le proposant finalement comme dogme de foi quand elle a défini le canon des Saintes Écritures au concile de trente (1545-1563).
    La composition de ces Évangiles s’enracine dans ce que les apôtres ont vu et entendu lorsqu’ils étaient avec Jésus et dans les apparitions qu’ils ont eues avec lui après sa Résurrection d’entre les morts. Les apôtres eux-mêmes, en accomplissement du commandement du Seigneur, prêchèrent aussitôt la bonne nouvelle (ou Évangile) à son sujet et au sujet du salut qu’il apporte à tous les hommes. Des communautés de chrétiens se constituèrent en Palestine et au-dehors (Antioche, villes d’Asie mineure, Rome, etc.). Dans ces communautés, les traditions prirent la forme de récits ou d’enseignements au sujet de Jésus, toujours sous la vigilance des apôtres qui en avaient été témoins. Dans un troisième temps, ces traditions furent mises par écrit et insérées dans un récit ayant la forme de biographie du Seigneur. C’est ainsi qu’apparurent les Évangiles à l’usage des communautés auxquelles ils étaient destinés. Le premier à paraître fut celui de Marc ou peut-être une édition de Matthieu en hébreu ou en araméen plus court que l’actuel ; les trois autres ont imité ce genre littéraire. Pour ce travail, chaque évangéliste a choisi un certain nombre des nombreux éléments qui se transmettaient, en a résumé d’autres et a présenté le tout compte tenu de la condition de ses lecteurs immédiats. Que les quatre aient joui de la garantie apostolique se reflète dans le fait qu’ils ont été reçus et transmis comme écrits par les apôtres eux-mêmes ou par leurs disciples directs : Marc disciple de Paul et Luc disciple de Pierre.
    Les évangiles apocryphes sont ceux que l’Église n’a pas acceptés comme ayant une tradition apostolique authentique, même s’ils se présentaient d’ordinaire sous le nom d’un apôtre. Ils ont commencé à circuler très tôt, car ils sont cités dès la deuxième moitié du IIème siècle ; mais ils ne jouissaient pas de la garantie apostolique contrairement aux quatre Évangiles reconnus et, en outre, nombre d’entre eux contenaient des doctrines en désaccord avec l’enseignement apostolique. « Apocryphe » signifie d’abord « secret », en tant qu’il s’agit d’écrits adressés à un groupe spécial d’initiés et qui étaient conservés dans ce groupe. Le terme a signifié par la suite inauthentique et même hérétique. Le nombre de ces apocryphes a beaucoup augmenté au fil du temps, aussi bien pour décrire des détails la vie de Jésus que les Évangiles canoniques ne donnaient pas (par exemple les apocryphes de l’enfance de Jésus), que pour mettre sous le nom d’un apôtre des enseignements qui se séparaient de l’enseignement commun de l’Église (par exemple évangile de Thomas). Origène d’Alexandrie († 245) écrivait : « L’Église a quatre Évangiles, les hérétiques, beaucoup. »
    Le nombre des évangiles apocryphes connus par les informations des saints Pères, conservés par la piété chrétienne ou attestés par des papyrus, dépasse la cinquantaine.

    Gonzalo Aranda, professeur de la faculté de Théologie de l’Université de Navarre
    Original sur le site opusdei.es
    Traduit par mes soins

  • La transmission des Évangiles

    Il est bien connu que nous ne possédons aucun manuscrit des Évangiles, tout comme il n’en existe aucun des livres de l’Antiquité. Les écrits se transmettaient par des copies manuscrites sur papyrus et plus tard sur parchemin. Les Évangiles et les premiers écrits chrétiens suivent ce type de transmission. Le nouveau Testament laisse déjà entendre que certaines lettres de saint Paul avaient été copiées et transmises dans un corps d’écrits (2 Pierre 3, 15-16), et il en va de même avec les Évangiles : les expressions de saint Justin, saint Irénée, Origène, etc. citées dans « Qui furent les évangélistes ? » (note mise sur ce blog le 3 juillet) laissent entendre que les Évangiles canoniques ont été aussitôt copiés et transmis ensemble.
    Le matériau utilisé dans les premiers siècles de l’ère chrétienne a été le papyrus. On commence à partir du IIIème siècle à utiliser le parchemin, plus résistant et plus durable, puis le papier à compter du XIVème siècle. Les manuscrits des Évangiles que nous conservons, après une étude attentive de ce que l’on appelle la critique textuelle, montrent que, comparé à la plupart des ouvrages de l’Antiquité, la fiabilité que nous pouvons accorder au texte dont nous disposons est très grande. En premier lieu du fait de la quantité de manuscrits. Nous possédons, par exemple, moins de 700 manuscrits de L’Illiade, mais d’autres ouvrages, comme Les Annales de Tacite, nous n’avons que quelques manuscrits et un seul de ses six premiers livres. En revanche, du Nouveau Testament, nous avons près de 5 4000 manuscrits grecs, sans compter les versions anciennes dans d’autres langues et les citations du texte dans les ouvrages des auteurs anciens. En outre, il faut tenir compte du temps qui sépare la date de composition du livre de celle du manuscrit le plus ancien. Alors que pour de très nombreuses œuvres classiques de l’Antiquité il s’agit de près de dix siècles, le manuscrit le plus ancien du Nouveau Testament (le papyrus de Rylands) est de trente ou quarante ans postérieur au moment de la composition de l'Évangile de saint Jean ; nous avons des papyrus du IIIème siècle (papyrus de Bodmer et de Chester Beatly) qui montrent que les Évangiles canoniques déjà collectionnés se transmettaient en codex ; à partir du IVème siècle, les témoignages sont presque interminables.
    Si nous comparons les manuscrits, nous trouvons bien évidemment des erreurs, de mauvaises lectures, etc. La critique textuelle des Évangiles et des manuscrits anciens examine les variantes qui sont significatives, cherchant à découvrir leur origine, parfois un copiste qui essaye d’harmoniser le texte d’un Évangile avec celui d’un autre Évangile, ou un autre qui cherche à expliquer une expression qui lui semble incohérente, etc., pour établir de cette façon le texte original. Les spécialistes sont d’accord pour affirmer que les Évangiles sont les textes de l’Antiquité que nous connaissons le mieux. Ils se fondent pour cela sur l’évidence de ce qui a été dit au paragraphe précédent ainsi que sur le fait que la communauté qui transmet les textes est une communauté critique, des personnes qui impliquent leur vie dans ce qui est affirmé dans les textes et qui, manifestement, ne l’engageraient pas pour des idées créées pour l’occasion.

    Vicente Balaguer, professeur à la Faculté de théologie de l’Université de Navarre
    Disponible sur le site www.opusdei.es
    Traduit par mes soins