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  • Le Cosmopolite

    Notre Cosmopolite était fort comme un Turc.

    Il avait, pour se rendre au restaurant, par un froid de Sibérie,

    revêtu un complet écossais,

    coiffé un chapeau tyrolien

    et le Dernier des Mohicans dans la poche.

    Il y était entré en file indienne,

    à la cosaque,

    au son de la Sambre et Meuse.

    Certes, ce n’était pas le Pérou,

    mais au moins serait-il à l’abri de la perfide Albion.

    Curieusement, un garde suisse veillait à l’entrée.

    Était-ce l’œil de Moscou ?

    Où voulait-il simplement empêcher les querelles d’Allemand

    ou dirimer tout imbroglio à l’italienne ?

    Là, il avait commandé, parlant le français comme une vache espagnole,

    un homard à l’Armoricaine – et non à l’Américaine,

    et l’avait disséqué avec un couteau suisse.

    Il avait bien bu en bon Polonais,

    et fumé un Havane.

    Puis, avant de jouer à la roulette russe

    – c’était dangereux, car il avait toujours été une tête de Turc –

    pour se donner le moral, il s’était remémoré des histoires belges.

    Après un passage au cabinet à la turque,

    il s’était dégrisé à base de douche écossaise – Ah ! ces Écossais

    puis de bain turc – Ah ! ces Turcs

    avant de filer à l’anglaise.